top of page

LES INVISIBLES DES PAS PRESSÉS

Les invisibles sont là, à portée de regard mais souvent loin de nos pensées. Dans le vacarme des rames qui s’ouvrent et se referment, dans les rues grises où l’on marche sans se retourner, ils dorment et meurent, été comme hiver, sur le béton ou les grilles tièdes du métro, ces femmes, ces hommes aux visages sans nom deviennent malgré eux, une partie  du décor.

Ce projet plus qu'un reportage photojournalisque au long-court  est un cri silencieux, un arrêt sur image: Capturer la dignité dans la chute, la solitude au milieu de la foule, l’existence dans l’oubli. Photographier l'Homme qu’on ne veut pas voir et résister à l’indifférence, c’est dire : vous existez. Et nous devons vous voir. Les invisibles des pas pressés ne sont pas qu'une série de clichés de l'instant. C’est une invitation sensible à hauteur d'homme, un hommage à celles et ceux, de plus en plus nombreux, que la ville efface, chaque jour, chaque nuit. À Paris.

Sans-abrisme : entre promesses politiques et réalité du terrain

En France, malgré le plan « Logement d’abord » et des milliards investis chaque année, le nombre de sans-abri a doublé en dix ans pour atteindre 330 000 personnes. Les associations dénoncent une « urgence permanente » : 115 saturé, hébergements temporaires insuffisants, parcours semé d’obstacles pour accéder à un logement stable. Entre promesses politiques et terrain, le fossé reste béant.

« À Paris, des corps sans vie c'est chaque semaine qu'on en retrouve »

souffle un policier de la brigade de nuit.

En 2017, Emmanuel Macron annonçait en grande pompe le plan « Logement d’abord ». Une stratégie ambitieuse : offrir un logement stable dès le départ, plutôt que de cantonner les personnes à l’hébergement d’urgence. Censé marquer un tournant, le dispositif a été prolongé en 2023, avec l’annonce de crédits supplémentaires, de milliers de places créées et la promesse d’en finir avec les nuits passées dehors.

 

RENCONTRES

Mais huit ans plus tard, le fossé entre le discours et le terrain reste béant. Plus de 330 000 personnes vivent aujourd’hui sans domicile en France, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Chaque soir, le 115 est saturé, incapable de répondre à toutes les demandes d’hébergement. Les associations parlent d’« urgence permanente », avec des dispositifs d’hiver qui ferment au printemps et des familles entières renvoyées à la rue.

 

 Le collectif Les Morts de la Rue a recensé dans leur faire- part 656 décès en 2023, puis 855 en 2024. Une progression dramatique.

L’âge moyen de ces morts : 49 ans, trente années de moins que la moyenne nationale. Derrière ces chiffres, des vies brisées par le froid, la maladie, la violence et l’usure d’une existence dehors. 

Mais ces décès restent invisibles. Ils n’apparaissent pas dans les bilans officiels de la Ville, rarement dans les médias. Chaque année, le collectif lit publiquement les noms des disparus, pour leur rendre la dignité refusée de leur vivant.

« Moi!! déjà six que je suis à la rue, mais je dors en foyer maintenant, grâce au secours populaire. Je devrais retrouvé un logement avant l'hivers mais nous sommes tellement en attentes. que je ne me fais plus d'illusions et puis il y'a de plus en plus de jeunes, Ont devrais tous se reconstruire mais eux, ils ont toutes leurs vie à vivre hors de la rue.  Moi je suis fatigué et vieux. »

Eddy, rencontrer Bd Poissonnière 

bottom of page